La prostitution; la danse et les massages érotiques, les services d’escorte, la prostitution de rue, certains les appelleront les travailleuses du sexe, car elles échangent des faveurs sexuelles contre des biens ou des services, mais…
La prostitution est loin d’être un travail, un choix de vie, une carrière saine et valorisante. C’est l’acte par lequel une personne consent habituellement à pratiquer des rapports sexuels avec un nombre indéterminé d’autres personnes moyennant une rémunération. Le choix de se prostituer provient de plusieurs facteurs de vulnérabilité, tels que la maltraitance subie, l’agression sexuelle vécu dans l’enfance, l’évolution dans une famille dysfonctionnelle, les placements hors de la famille, les fugues et la fréquentation de pairs déviants, ainsi que le besoin d’argent.
80% des femmes en prostitution auront été victimes d’agression sexuelle dans leur enfance. Inconsciemment, elles choisiront de se remettre dans de telles situations, similaires à ce qu’elles ont pu vivre auparavant, dans le but d’en sortir « gagnante », dans l’espoir de pouvoir changer la fin de l’histoire et réparer leurs blessures du passé. Les personnes qui les ont agressées, ont pris ce qu’elles avaient de plus précieux et intime, et ce, de façon violente et irrespectueuse. C’est alors qu’elles choisiront volontairement de se faire payer, de monnayer ces « services » pour en retirer une certaine vengeance, qui cette fois, ne sera pas gratuite.
Toutes les femmes dans la prostitution ont l’espoir de s’en sortir et ont un plan de sortie avant ou après leur premier client. Il s’agit seulement d’un manque de possibilités, d’options rapides et de choix. Par contre, si la société serait abolitionniste, elle pénaliserait les clients, acheteurs de ces services. Car, s’il n’y avait pas d’hommes qui achèteraient le consentement des femmes, il n’y aurait pas d’exploitation sexuelle.
Au Québec, le Regroupement des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) a pris une position ferme contre la décriminalisation totale de la prostitution. Les CALACS considèrent que «la prostitution relève de l’exploitation sexuelle des femmes et ne peut, d’aucune manière, être considérée comme un travail légitime ou comme une façon acceptable d’accéder à l’autonomie économique ». Ainsi, la prostitution constitue une forme de violence principalement envers les femmes et une violation des droits humains fondamentaux.