Mémoire dissociative ou amnésie dissociative, est un trouble dissociatif qui comprend une incapacité à se rappeler d’importantes informations personnelles qui ne seraient typiquement pas perdues dans le cadre de l’oubli classique. C’est une réaction de défense extrême suite à un traumatisme auquel on ne peut échapper.
Cette réaction qui a pour but de protéger le cerveau du mal qu’il a vécu, apparait fréquemment chez les victimes d’agression sexuelles, les témoins de la guerre, de génocides, d’accidents, de catastrophes naturelles ou le décès d’un être cher. Bien que ces personnes n’aient plus de souvenirs en lien avec l’évènement traumatique, il arrive que certaines informations liées à celui-ci influencent leurs comportements.
Il existe différents types d’amnésie dissociative; allant d’une incapacité à se souvenir d’un ou de plusieurs évènements spécifiques ou d’une période de temps spécifiques, pouvant affecter la personne en globalité, par l’oubli complet de leur identité et l’histoire personnelle, et même jusqu’à oublier chaque nouvel évènement au fur et à mesure qu’il se produit. L’amnésie peut être localisée, sélective, généralisée, systématisée ou continue.
Le mécanisme de la mémoire dissociative que le cerveau déclenche a pour but de protéger de la terreur et du stress extrême généré par la violence de ou des évènements. Bien qu’il protège, l’oubli des évènements traumatisants peut avoir plusieurs effets négatifs dont empêcher la prise de conscience des mécanismes de défense, l’identification des conséquences et retarder le processus de demande d’aide. Pour un temps indéterminé, la personne évitera de ressentir les émotions intenses, mais quand les souvenirs émergeront les conséquences seront très difficiles à vivre.
En voici plusieurs exemples :
- besoin de tout contrôler; l’environnement, soi-même et les autres pour se rassurer et diminuer les flash-backs;
- impression de folie, doute;
- déni, peine, peur, colère, honte;
- le désir de se couper de son corps, de ses émotions, d’empêcher les souvenirs d’émerger;
- dépression, repli sur soi, isolement;
- stress, angoisse, anxiété, crise de panique Insomnie, cauchemars;
- dépendances aux médicaments, à l’alcool, aux drogues, à la nourriture;
- arrêt de travail, perte d’emploi;
- difficulté à sentir, à habiter son corps, maladie;
- perte d’autonomie : difficulté à s’occuper de soi, de la maison, à fréquenter les lieux publics
- Bris dans la famille immédiate et dans la parenté suite au dévoilement, rejet de la famille;
- deuil de la famille et de l’enfant;
- séparation, divorce;
- perte d’un sens à la vie.
Si une personne vit une ou plusieurs de ces conséquences, il est fortement conseillé d’aller chercher du soutien vers des services spécialisés. Si vous êtes un proche de la croire, l’appuyer, la soutenir et l’accompagner dans le cheminement de la guérison.